Témoignages : 50 000km en Opel Ampera - Partie 2

Plusieurs amperistes habitués du site ont dépassé les 50 000km avec leur électrique à prolongateur d'autonomie. Ils nous apportent leur témoignage.
J'ai pris possession de mon Ampera en novembre 2012, exactement six mois après ma commande.

Ampera Kratus Maison Hanau
Mon Ampera, se rechargeant à l'énergie solaire produite par le toit de la maison

J'ai pris possession de mon Ampera en novembre 2012, exactement six mois après ma commande. Ma patience a été récompensée dans la mesure où je suis l'un des rares à me trouver au volant d'un modèle 2013. Les évolutions que j'apprécie le plus, par rapport à la première version sont:
- la présence d'un indicateur de flux d'énergie au tableau de bord. Cela me permet de doser mes accélérations lorsque je fais de l'écoconduite
- la possibilité de régler à une température inférieure à -10°C le démarrage du moteur thermique par temps froid. En pratique, mon Ampera n'a jamais démarré son moteur thermique pour cause de température pendant les deux hivers alsaciens que j'ai traversés.
L'évolution qui m'horripile, c'est le réglage par défaut à 6 ampères de l'intensité de charge, qu'il faut penser à modifier sur l'écran tactile, à chaque charge.

Sans pouvoir être qualifié de gros rouleur, je parcours tout de même 35 500 km par an, alors que ce chiffre était de 30 000 avec mon véhicule Diesel précédent. Le phénomène, souvent décrit, du plaisir de conduire électrique qui fait parcourir plus de kilomètres n'est donc pas une légende. Par exemple, mon budget "croissants" a explosé, tellement j'ai plaisir à sortir mon Ampera, ne serait-ce que pour aller à la boulangerie.

Mon profil de déplacements est le suivant:
Mon Ampera est mon véhicule principal, pour mes trajets professionnels et privés. J'habite à 14 kilomètres de mon bureau. J'effectue un à deux aller-retours par jour, suivant que je déjeune à mon domicile ou non.
La capitale régionale est à 37 kilomètres de mon bureau, et je suis amené à m'y rendre environ deux fois par semaine. L'aller-retour, aux deux tiers sur autoroute, ne peut s'effectuer entièrement en électrique qu'en été, mais les possibilités de recharge en ville sont nombreuses.
Mon travail m'amène aussi à me déplacer occasionnellement à une centaine de kilomètres (environ 200 km aller-retour) toutes les deux ou trois semaines, ainsi que quelques trajets d'un millier de kilomètres aller-retour 3 à 4 fois par an.
Pour mes déplacements privés, outre la boulangerie, cela englobe tous les trajets de weekend, essentiellement pour des randonnées en montagne à environ 150 à 200 km aller-retour sans possibilité de charge, et divers trajets de loisirs ou liés aux activités des enfants. S'ajoutent à cela plusieurs weekends prolongés par an à l'étranger, les grandes vacances et quelques allers-retours vers les aéroports parisiens.

Avant d'acquérir mon Ampera, une simulation sur tableur m'avait montré que ce ne sont pas forcément les longs trajets qui influent sur la consommation de carburant, mais aussi les successions de petits déplacements, lorsque le temps de recharge entre trajets est court.

Kratus relevés trajets 2012
Relevé de mes trajets (aller simple) sur 10 mois, en 2012.

J'ai donc choisi d'équiper mon domicile et mon bureau d'une Wallbox, afin de pouvoir recharger le plus vite possible. Je me suis aussi doté d'un câble de charge mobile délivrant 16 ampères et d'un jeu d'adaptateurs et de rallonges. Cela me permet de recharger à la vitesse de 20 km/h, ce qui est suffisant pour rester en 100% électrique lorsque je fais un aller-retour vers la capitale régionale pour assister à une réunion, avec recharge sur place. Pour ce faire, je me suis procuré le badge de l'expérimentation transfrontalière CROME, qui me permet de me brancher gratuitement aussi en Allemagne.

Si l'on veut tirer la quintessence d'un véhicule "branchable" il faut certes se familiariser avec les prises et les modes de charge mais, honnêtement, cela n'est pas plus compliqué que d'apprendre à utiliser un embrayage et une boite de vitesse. Comme pour beaucoup de choses, ce sont de nouvelles habitudes à acquérir.

La fiabilité s'est montrée sans faille. Le seul incident que j'ai eu à déplorer est une panne liée à la batterie 12V entièrement déchargée au terme d'un stationnement de deux semaines sur un parking d'aéroport, mais c'etait entièrement de ma faute, car j'avais laissé branché un accessoire non homologué sur le port OBD du véhicule. Le problème a été résolu en quelques minutes avec un câble de démarrage, comme pour n'importe quelle voiture. Les feux arrières, qui se remplissaient de buée, ont été remplacés sous garantie, ainsi que le mécanisme de la trappe de recharge et un vérin de haillon qui commençait à fuir.

La batterie est encore comme au premier jour, et me donne toujours sa pleine capacité.

Kratus batterie 2014
La batterie délivre encore 10,5 kWh après 55 000 km.

Mon bilan, pour 54 522 kilomètres à ce jour, se solde par une consommation de 1 233 litres de carburant, soit 2,26 litres aux 100 kilomètres.

Kratus conso totale
Mon bilan à ce jour.

Ce bilan englobe deux hivers et un seul été. A la date anniversaire de mon Ampera, il était le suivant:

Kratus conso 1 an
Mon bilan sur un an, jour pour jour.

Je n'ai pas effectué de suivi de la consommation d'électricité, compte tenu de la diversité de mes lieux de charge. Cependant, si je considère que les kilomètres effectués en mode de prolongation d'autonomie correspondent à une moyenne de 6,5 l/100 km, cela représente environ 24 400 kilomètres par an sur la seule électricité.
La voiture électrique à prolongateur d'autonomie me permet donc d'effectuer avec un seul véhicule 70% de mes kilomètres en électrique pur, tout en étant 100% compatible avec les impératifs de mes déplacements professionnels et en m'offrant une liberté totale pour mes déplacements privés et de loisirs. En pratique, seuls 10% de mes trajets (en nombre) nécessitent de consommer du carburant. Quand on dit que 90% de mes trajets sont inférieurs à l'autonomie électrique de la voiture, c'est vrai. Mais on omet de dire que parmi les 10% d'autres trajets, il y en a une majorité de très longs, pour lesquels le recours au carburant est encore indispensable.

Dans l'état actuel de l'infrastructure de charge, un véhicule électrique pur, même doté d'une très grosse batterie, ne permet pas d'être utilisé comme seule voiture pour tous les déplacements. J'ai pu constater qu'on ne peut pas être sûr de pouvoir toujours recharger comme on le prévoit, et que les aléas en la matière sont plus nombreux qu'on ne le pense.

Enfin, ce bilan ne serait pas complet sans évoquer le plaisir de la conduite électrique et son impact sur la qualité de vie du conducteur. Un effet secondaire à signaler est la propension des conjoints à "piquer" l'Ampera à la moindre occasion, signalée par beaucoup d'utilisateurs. Une chose est certaine, le passage à l'électrique est irréversible: je n'achèterai plus de véhicule thermique.
Je ne saurais trop remercier amperiste.fr de m'avoir fait découvrir ce véhicule du 21ème siècle, et la communauté de passionnés qui anime le forum, où il règne une ambiance respectueuse, constructive et enthousiaste.

Retrouvez un autre témoignage ici.