
Blooweels : un réseau de location de voitures d'exceptions.
Lundi matin, je rencontre le directeur, co-fondateur de la société. Nous parlons longuement sur cette idée de vouloir offrir à un prix très accessible, une gamme de voitures "Premium" et électriques telles que les Tesla model S et BMW i8, en location de courte durée. D'autres modèles vont rejoindre le parc, dès leur disponibilité.
Je me rends compte rapidement que Vincent est un passionné des nouvelles technologies qui concernent les véhicules. Comme moi, il est persuadé que les voitures électriques sont les seules technologies crédibles et pérennes, en comparaison des autres solutions développées par certains constructeurs, comme l'hydrogène.
Une équipe enthousiaste qui propose de participer au développement du parc automobiles propres, par le biais de la location. J'ai l'impression de discuter avec un membre de notre forum favori. C'est clair et rassurant. Après avoir réglé la partie administrative et financière de la location, je fais connaissance avec la Tesla qui sera mienne pendant 24H. Dommage que personne ne m'accompagne. J'aurai volontiers partagé cette expérience hors du commun. La Tesla n'est pas une voiture ordinaire.
La Tesla model S P85 : le summum de la technologie électrique.
Mon Opel Ampera paraît bien petite, garée à côté de ce model S. 5m de long pour 2m de large, ça impressionne. Ceux qui ont eu la chance de monter à bord et de la conduire, comprendront ce que je ressens.
Vincent prend le temps de m'expliquer les éléments basiques mais nécessaires pour la contrôler. Ce "vaisseau" du futur semble complexe à appréhender, tellement les possibilités de réglages et de contrôles sont nombreuses.
Pourtant, une fois installée derrière le volant, réglé mon siège et rétroviseurs, je me sens en terrain connu. Je suis juste un peu déroutée du manque de bouton pour accéder à des fonctions que l'on trouve depuis longtemps sur les voitures. L'écran tactile de 17" concentre tous les réglages. J'étais un peu dubitative, jusqu'à présent, sur la présence de cet écran plus grand qu'une tablette. Mais, une fois de plus, on se rend compte que les ingénieurs ont fait du bon travail pour rendre convivial et instinctif l'accès aux réglages, aux différents contrôles et à la navigation GPS, sans oublier le multimédia.
Un simple joystick placé derrière le volant, côté droit, contrôle la marche avant, arrière et le parking. Pas de gros "levier de vitesse", comme sur l'Ampera. C'est déroutant de simplicité. C'est en douceur que les 2T du véhicule glissent sur l'asphalte. Il ne me faudra pas longtemps pour m'habituer au gabarit et la maîtriser même dans les endroits exigus. Les capteurs sont là pour vous aider et avertir si vous approchez trop prêt. À propos de capteurs, ma voiture était équipée de la version 7 du logiciel et il est bluffant de voir sur le tableau de bord, votre véhicule dans une ligne avec le véhicule qui vous précède et la surveillance tout autour de vous. Je n'ai pas essayé l'auto pilote mais le régulateur adaptatif est sacrément bluffant. La voiture ralentie toute seule si vous vous rapprochez de trop près du véhicule qui vous précède, pour ré-accélérer, une fois la voie dégagée. Il n'y a plus rien à faire que de tenir le volant.
Les propriétaires de voitures électriques ou hybrides connaissent tous la sensation de l'accélération linéaire, sans à coup, mais puissante de ces types de propulsions. Mais avec la Tesla, si vous avez le pied un peu lourd (volontairement), vous avez l'impression d'être à bord d'un avion sur le point de décoller. Je ne devrais pas le dire, mais c'est vraiment grisant et l'accélérateur vous chatouille le pied. Il faut se faire violence pour rester raisonnable.
L'autonomie est vraiment celle que l'on rêve tous d'avoir sur nos voitures. Chargée à 85%, l'estimation était de 420 km. De quoi voir venir. Mais une conduite pas très écologique et le chauffage ont fait baisser cette estimation assez vite. Pas de soucis, c'est l'occasion de s'arrêter au Superchargeur de Rungis pour tester le système, le temps de déjeuner. Pourquoi les autres constructeurs cherchent-ils la complication quand on peut faire simple ? Pas de carte, pas de configuration sur la borne, pas de prise de différents types, juste une prise avec un bouton pour ouvrir le clapet qui cache la prise côté voiture. On branche et on part faire ses affaires. Moins d'une minute. Plus simple qu'une pompe à essence.

Après le déjeuner, je retrouve mon autonomie de départ. J'entre mon point de destination sur Google Map de l'écran tactile et me voilà guidée avec la carte sur le tableau de bord. Bon sang, mais c'est bien sûr ! Pourquoi ne pas y avoir pensé avant ? Quand je pense au temps que je perds sur le GPS de mon Ampera à entrer ma destination, alors que là, avec un clavier AZERTY, je me sens comme avec mon iPad.
Après mon RDV, je rends visite à Jérôme B., ex-amperiste, propriétaire d'une magnifique Tesla 70D. Deux Teslas dans son quartier, ça ne passe pas inaperçu. Pour la soirée, il me propose de m'accompagner au Superchargeur de Senlis que je voulais aussi voir. Par la N2, pour plus de fun, nous roulons de concert en nous amusant un peu. Une fois n'est pas coutume. Doubler est un jeu d'enfant avec toute cette puissance sous le pied, sans bruit à part celui des roues sur l'asphalte et du vent dès que l'on atteint une certaine vitesse. À Senlis, il n'y a que deux bornes. Une était occupée par une Tesla lorsque nous arrivons. Jérôme me laisse celle qui est libre pour recharger et nous allons dîner tranquillement au restaurant d'à côté. En fin de soirée, chacun regagne son domicile. Moi, j'avais réservé un hôtel à Maisons-Laffitte avec une place de parking en sous-sol. Comme souvent, la rampe d'accès est étroite avec un virage à angle droit que même avec mon Ampera, il fallait avoir le compas dans l'œil pour ne pas toucher. Le défi : entrer la Tesla, plus large et plus longue sans toucher non plus. Mais après une journée de conduite et avec beaucoup de prudence et grâce aux différents capteurs, j'ai garé la voiture pour la nuit, à l'abri des regards.
Le lendemain matin, le soleil m'accueille. J'ai un peu de temps avant de rendre le bolide et je décide d'aller derrière le château pour quelques photos.


Mon sentiment en tant que femme :
Je ne suis pas très représentative de la gente féminine ordinaire. J'aime les voitures (mais pas la mécanique), la technologie de pointe. J'ai été vraiment enthousiasmée par cette Tesla. Sur le plan concept, au cours d'aujourd'hui, il n'y a pas mieux. Pourtant, je ne suis pas certaine de céder à son charme en commandant pour moi-même un tel véhicule. Trop grand, trop lourd, trop massif malgré les puretés de la ligne. Si j'avais une famille, pourquoi pas. Mais pour moi seule, que ferais-je d'un tel véhicule, sans parler du prix. Je reconnais l'efficacité de l'écran tactile et pourtant, je ne suis pas encore totalement convaincue de cette solution. Je pense qu'un écran plus petit comme celui d'une tablette (12-13"), aurait suffit, ce qui aurait permit un aménagement plus chic de la console centrale, plus élégant que cet immense écran qui prend toute la place. Cela aurait permit d'avoir plus de rangements dans l'habitacle. Là, il n'y a quasiment rien. Heureusement que je pouvais poser mon sac à main dans l'espace situé entre les sièges dans le prolongement de l'écran tactile.
Cet immense gabarit est un handicap dans nos rues souvent étroites. Je me sens bien plus à l'aise au volant de mon Ampera. J'ai retrouvé celle-ci avec plaisir pour mon retour à la maison, même si, je le reconnais, j'aurais bien aimé pouvoir disposer de la capacité de la batterie de la Tesla au lieu de devoir brûler du carburant.
Alors pour moi, l'idéal se trouvera certainement avec le model 3 promit par Tesla. J'attendrai jusque là. Il n'en reste pas moins que cette model S est vraiment un véhicule d'exception qui fait rêver beaucoup d'entre nous et la conduire est un privilège devenu accessible par le biais de la location pour un prix très raisonnable pratiqué par Blooweels.